La “taxe Nutella” sur l’huile de palme, encore une obsession française

4 septembre 2013

Les sénateurs écologistes français souhaitent relancer le projet de « taxe Nutella » abandonné en 2012, motivé par des préoccupations environnementales. Cependant, Tancrède Voituriez, économiste au Cirad et à l’Iddri, estime que la mise en œuvre de cette taxe est peu probable, voire impossible.

Le projet de taxe viserait spécifiquement l’huile de palme, mais cette mesure se heurte à plusieurs obstacles juridiques et politiques. En raison des règles commerciales de l’Union européenne (UE), une taxe appliquée uniquement à l’huile de palme serait une taxe à la frontière, qui pourrait entrer en conflit avec les règles de l’OMC et les accords de l’UE. L’huile de palme « durable », souvent certifiée par des labels privés, pourrait échapper à cette taxe, créant une inégalité qui serait difficile à justifier légalement.

L’idée d’une interdiction des importations d’huile de palme traditionnelle en faveur de l’huile de palme durable est également problématique. Elle risquerait d’être perçue comme une mesure discriminatoire, violant les principes de non-discrimination du commerce international. De plus, les bénéfices environnementaux d’une telle taxe seraient limités, car l’huile de palme n’est qu’une partie d’un problème alimentaire plus large, lié à une alimentation trop riche en graisses.

Les débats autour de la taxe Nutella sont donc plus politiques que pratiques, visant à flatter une opinion publique convaincue des dangers de l’huile de palme. Toutefois, ces mesures risquent de ne pas avoir l’impact escompté sur la santé et l’environnement, et de générer des tensions commerciales internationales.

Pour lire l’article dans son intégralité : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130904trib000783146/la-taxe-nutella-sur-l-huile-de-palme-encore-une-obsession-francaise.html

Source : La Tribune, www.latribune.fr

 

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