Le WWF déconseille de boycotter l’huile de palme

31 août 2016

L’antenne allemande du fonds mondial sauvage pour la nature (WWF) déconseille de remplacer l’huile de palme par une autre huile végétale. La raison : les autres cultures ont besoin d’autant, voire de plus de surface cultivable que celle des palmiers à huile.

En juin 2015, la ministre de l’écologie Ségolène Royal appelait à « arrêter de manger du Nutella parce que c’est l’huile de palme qui a remplacé les arbres. Et donc il y a des dégâts considérables. » L’antenne allemande du WWF a publié en juillet un rapport montrant que la situation était un peu plus compliquée que ça.

L’huile de palme, c’est cette huile que l’on retrouve dans beaucoup d’aliments (le Nutella, donc, ainsi que les pizzas surgelées et les soupes en sachet), mais aussi dans le savon, le biodiésel et les cosmétiques. Sa consommation a explosé en 20 ans : on produisait 15,2 millions de tonnes en 1995, contre 60 millions de tonnes aujourd’hui.

Soja et coco poussent aussi sous les tropiques

Les palmiers à huile poussent vite, et ce sont les arbres les plus rentables quand il s’agit de produire de l’huile végétale. Le prix de l’huile de palme est donc plus attractif que celui des autres huiles. Malheureusement, ces arbres poussent dans les régions tropicales (à 85 % en Indonésie ou en Malaisie), où la biodiversité est très riche. Quand les producteurs incendient les forêts pour utiliser le sol en y faisant pousser des palmiers, l’équilibre entre faune et flore est bouleversé.

Comme le rappelle le WWF dans son rapport, un hectare planté avec des palmiers à huile rapporte 3,3 tonnes. Sur la même surface, on cultive 0,7 tonne d’huile de coco, et 0,4 tonne d’huile de soja – des cultures qui poussent aussi sous les tropiques. Pour l’ONG, l’utilisation d’huile de tournesol produite en Europe, pour le biodiésel par exemple, serait déjà moins problématique au niveau de l’environnement – mais renchérirait les coûts de production.

Ensuite, le WWF conseille aux consommateurs de privilégier l’achat d’huile de palme certifiée RSPO, qui garantit que l’huile est “durable” et que l’impact de la culture sur l’environnement est minime. Mais les acheteurs, a fortiori européens, ont peu de prise sur le cours de l’huile de palme : les plus gros consommateurs se trouvent surtout en Asie du Sud-Est.

Ouest France, Emmanuelle François

🗒 Article original

Lien de l’article

Autres actualités

President Bio praises Socfin 

President Bio praises Socfin 

During his South/Eastern tour over the weekend, His Excellency President Julius Maada Bio visited Sahn Malen in the Malen...